Réévangéliser la France
- Louis Furiet

- 30 juin
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 7 sept.

Le Saint-Père Léon XIV a tenu à adresser sa première missive aux évêques de France ; elle concerne en réalité tout catholique français – et même, en un sens, tout Français conscient de l’identité chrétienne de son pays.
Ce message est d’abord un appel à la gratitude : le pape nous exhorte à rendre grâce à Dieu « pour les merveilles qu’Il a accomplies en cette terre de France durant de longs siècles d’évangélisation et de vie chrétienne ». En effet, quel pays a donné autant de cathédrales et de saints ? Or, s’il est évident que seuls les peuples chrétiens donnent des cathédrales, il en est de même pour les saints : ceux-ci « n’apparaissent pas spontanément mais, par la grâce, surgissent au sein de communautés chrétiennes vivantes qui ont su leur transmettre la foi ». Notons la reconnaissance de la dimension sociale de la religion, si souvent négligée, voire oubliée, ces dernières décennies.
Ce message est aussi un appel à l’évangélisation – ou plutôt devrions-nous dire à la « réévangélisation » – de la France. Le pape nous invite à demeurer dans l’espérance : car « Cet héritage chrétien [nous] appartient encore, imprègne encore profondément [notre] culture et demeure vivant en bien des cœurs ». Là encore, on relèvera l’heureuse réaffirmation de l’existence d’une « culture » chrétienne : le christianisme change les cœurs, mais, du fait de la nature sociale de l’homme, il informe aussi les mœurs et les habitus. Même là où la foi semble s’essouffler, voire disparaître, le christianisme laisse son empreinte.
Certes, il faut regarder la réalité en face : la « fille aînée de l’Église » est bien mal en point. Le pape lui-même reconnaît que la France subit, d’une manière particulière, « les vents contraires et hostiles de l’indifférentisme, du matérialisme et de l’individualisme ». Plus que jamais résonne cette interrogation angoissée de Jean-Paul II : « France, fille aînée de l’Église, qu’as-tu fait des promesses de ton baptême ? » Interrogation à laquelle les fidèles, en voyant leurs pasteurs prêcher davantage l’ouverture des frontières à la submersion migratoire que l’ouverture des cœurs au message du Christ, pourraient être tentés d’ajouter la suivante : « Évêques, successeurs des Apôtres, qu’avez-vous fait de votre ministère ? »
Néanmoins, les signes d’espoirs sont là : le nombre de baptêmes d’adultes croît de manière inédite depuis plusieurs années – plus de 10 000 en 2025 –, le dernier pèlerinage de Chartres a rassemblé près de 20 000 personnes, de nombreuses initiatives chrétiennes (Academia Christiana, SOS Calvaires, pèlerinages locaux...) fleurissent et le catholicisme français continue à inspirer un peu partout dans le monde. Que tout cela contribue à réveiller notre espérance !
Comme le rappelle le Saint-Père, « Dieu peut, moyennant le secours des saints qu’Il [nous] a donnés (…), renouveler les merveilles qu’Il a accomplies dans le passé. Sainte Thérèse ne sera-t-elle pas la Patronne des missions dans les contrées mêmes qui l’ont vu naître ? » Si la France a jadis été évangélisée, pourquoi ne pourrait-elle pas l’être une seconde fois ?






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