La singularité du christianisme
- Louis Furiet

- 31 oct.
- 2 min de lecture

Il est habituel de parler des « religions », comme s’il était juste de regrouper l’ensemble des croyances dans un même ensemble. Or, quel point commun entre le culte du soleil et la foi en un Dieu personnel ? Entre une religion appelant au meurtre et une autre l’interdisant absolument ? On n’en voit guère. Mais ce qui paraît le plus discutable, c’est que, parmi ces « religions », l’on en inclut une qui diffère en tout point des autres : nous voulons parler, bien sûr, du christianisme.
Que ce dernier soit une chose singulière, on pourrait le montrer de mille façons. Nous nous limiterons ici à trois brèves considérations.
En premier lieu, du point de vue de la foi, la religion chrétienne est la seule qui envisage Dieu comme un Être personnel avec lequel nous sommes appelés à entrer dans une relation d’amitié, un Dieu qui nous aime et que nous sommes faits pour aimer. On dira certes que le judaïsme et l’islam peuvent également parler de Dieu en ces termes. Mais seul le christianisme permet effectivement une telle relation, par l’Incarnation du Fils de Dieu et la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie. C’est bien ce qui a poussé Edith Stein à embrasser la foi chrétienne ; et c’est cette même singularité que relèvent les anciens musulmans convertis au christianisme.
Unique, le christianisme l’est aussi sur le plan civilisationnel. Historiquement, il est la seule religion qui ait autant pacifié les mœurs. Rappelons une vérité empirique : les hommes, lorsqu’ils suivent leurs penchants naturels, sont brutaux, violents, sans état d’âme. Même les civilisations antiques les plus avancées étaient objectivement barbares. Nous aimons bien les Romains – Écrits de Rome oblige –, mais il faut avouer que les châtiments corporels dont ils étaient férus, la manière dont ils traitaient leurs esclaves ou leurs jeux du cirque relevaient de la barbarie. Alors, certes, la Chrétienté fut loin d’être toujours parfaite – les mœurs des peuples mettant des siècles à évoluer. Mais à y regarder de près, on se rendra compte qu’elle fut bien plus pacifique que toutes les autres civilisations. D’ailleurs, si l’Europe attire aujourd’hui la terre entière, n’est-ce pas qu’y règne une paix qu’on ne retrouve nulle part ailleurs ? Et si une telle paix règne, la cause n'est-elle pas à chercher du côté de la religion qui l’a forgée pendant près de deux mille ans ?
Enfin, le christianisme est la seule religion qui accorde à la femme une place non seulement honorable, mais aussi digne que celle de l’homme. Là encore, on ne dira pas que tout fut toujours parfait. Mais quelle religion comporte autant de saintes que de saints ? Quelle civilisation impose la même morale sexuelle à l’homme et à la femme, les mêmes devoirs dans le mariage ? Quelle société a accouché de l’idée d’une égale dignité des sexes dans leur complémentarité ?
Alors, oui, vraiment, cette religion est bien singulière. Que l’Europe y réfléchisse à deux fois avant de s’en séparer définitivement.






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