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Pour une saine radicalité

  • Photo du rédacteur: Louis Furiet
    Louis Furiet
  • 2 avr.
  • 2 min de lecture
Léonidas, roi de Sparte (Thermopyles, Grèce)
Léonidas, roi de Sparte (Thermopyles, Grèce)

Quel point commun entre la critique bonardienne des modérés et l’éloge de saint François ? À première vue, il n’y en a aucun. Alors que la critique des modérés – autre nom des libéraux – est d’ordre politique, l’éloge de saint François est d’ordre spirituel. C’est le manque de force que Bonnard blâme chez les libéraux ; c’est la douceur qu’il loue chez le fondateur des Frères mineurs.

Cependant, une analyse plus fine révèle que ces deux aspects de l’œuvre de Bonnard sont intimement liés : ce que l’académicien reproche aux modérés, c’est leur superficialité, leur refus d’aller jusqu’au bout de leurs idées, de vivre en fonction d’elles, de se sacrifier pour elles, bref, leur manque de radicalité. Ce qu’il retient à l’inverse du saint d’Assise, c’est l’ardent désir de la perfection, la synthèse des types humains les plus nobles – le chevalier, le poète, le saint –, le refus de toutes les formes de compromissions, bref, la radicalité absolue.

Comme le Christ, saint François fut doux, incroyablement doux, mais sa douceur était celle des forts : le saint d’Assise ne tolérait pas l’imperfection de ses frères au nom de la tolérance, mais parce qu’il savait que la patience est souvent plus efficace que la rudesse. La tolérance du mal, de la corruption, de l’iniquité ne doit en aucun cas être érigée en principe. Si la prudence commande parfois de supporter le mal, la justice ordonne de vouloir sa suppression ultime. Gardons à l’esprit ce mot de saint Augustin : « À force de tout supporter l’on finit par tout tolérer. À force de tout tolérer l’on finit par tout accepter. À force de tout accepter l’on finit par tout approuver ! »  Le modéré, à force d’esprit de conciliation, finit par adopter l’ensemble des maximes auxquelles il était initialement opposé. Demeurons radicaux dans nos aspirations !

La passion haineuse, les paroles injurieuses, la brutalité sont à condamner, d’autant qu’elles s’avèrent contre-productives, y compris sur le plan politique. La radicalité bien comprise n’est en rien synonyme de haine ou de brutalité. La radicalité dont nous parlons est celle des martyrs, des héros et de tous ceux qui préfèrent mourir pour un idéal plutôt que de vivre pour eux-mêmes. Elle est celle des Vendéens, des Cristeros et des Phalangistes, qui ont préféré tomber sous les balles de l’ennemi plutôt que de continuer à tolérer l’injustice.

Mais la radicalité à laquelle Bonnard nous appelle est surtout cette radicalité de chaque jour, si bien incarnée par le saint d’Assise, qui consiste en la conformation de nos vies à nos principes. « Il faut vivre comme l’on pense, autrement l’on finit par penser comme l’on vit ! » disait Paul Bourget. Incarnons ce que nous professons. Celui qui vit de ses idées leur rend mieux témoignage que mille démonstrations érudites. C’est d’abord par leur exemple que les premiers chrétiens suscitèrent la conversion de leurs contemporains. À nous d’en faire de même aujourd’hui.

 
 
 

1 Comment


biboux
il y a 6 jours

Bonjour

En absence de prénom, on ne sait pas de quel Bonnard vous parlez; d'Abel le nazi? ou de Pierre le "nabi"? un autre? J'attend votre réponse avec impatience car je vous avoue que je suis très inquiet.

Amicalement

Didier Segard


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